Le monachisme, le fait de vivre en moine, est une invention très originale du christianisme, ce qui n’existait dans aucune religion précédemment dans le bassin méditerranéen. Une manière de vivre que ne connaissaient ni les juifs ni les grecs ni les romains.
La naissance du monachisme va de paire avec la prise de conscience des premiers chrétiens qui dès le IVe siècle ont trouvé que les institutions chrétiennes entraient trop vite et trop bien dans le moule de l’empire romain. Conscient qu’être chrétien signifie avant tout vivre à l’exemple du Christ, Antoine, fils d’un paysan égyptien décide de suivre à la lettre les paroles évangéliques du Christ : « vend tout et suis moi ». Il se retire du monde et s’en va dans le désert à la recherche de la perfection spirituelle et d’un dialogue à cœur à cœur avec le Christ-Dieu.
C’est la naissance de l’anachorèse ou retrait du monde, une vie en contradiction avec la manière de vivre gréco-romaine et juive ainsi que la naissance de l’érémitisme ( la vie en ermite) première manière de vivre en moine.
L’érémitisme et son exigence absolue de solitude (monos en grec) n’est possible que pour des personnalités hors du commun qui parviennent par la prière et leur engagement à ne pas sombrer dans la folie de cette vie loin des hommes et du temps.
C’est ainsi que Pacôme, toujours en Egypte invente la vie retirée en commun ou cénobitisme ainsi apparaissent les premiers monastères, vivant en autarcie totale entourés d’un mur de clôture. A la fin de sa vie Pacôme régissait 9 monastères d’hommes et 2 de femmes.
Basile de Césarée, évêque et un des plus importants père de l’Eglise, inquiet du caractère anarchique de l‘expansion du monachisme en dehors des ordres, Pacôme n’était pas prêtre, décide d’édicter une série de préceptes (pas encore une règle) pour encadrer le monachisme. Ces préceptes inspireront les règles futures.
L’Occident est touché par le monachisme des la seconde moitié du IVe siècle, un premier groupe d’ermites est repéré vers 350 en Italie du sud. Puis très rapidement le nombre de monastères prennent leur essor en Italie et en Gaule. L’érémitisme est rapidement laissé de côté au profit du cénobitisme. Petit à petit des règles apparaissent plus ou moins différentes selon des monastères.
Le monachisme occidental est davantage lié au monde qu’en Orient, les monastères sont d’ailleurs souvent installés à côté des villes participant à la création d’agglomérations nouvelles et à l’évangélisation.
Saint Benoît de Nursie sera le père du monachisme d’Occident, vers 529 il s’installe au sommet du mont Cassin en Italie, il rédige une règle destinée à organiser la vie de la communauté vers 540 et y meurt à une date inconnue en 50 et 60.
C’est à partie de cette règle surtout que vont se calquer les différentes règles des différents ordres monastiques.
Le 07/07/2014, Rubrique "Histoire du Christianisme (2)".